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Le Paradis, 60 ans d'histoire(s) - Episode 3

Troisième et dernier volet de la (re)découverte du Paradis ou plutôt de l'espace occupé par notre école puisque nous abordons ici les années antérieures à sa création.

 

Le bien nommé "Paradis des Enfants" s'étend à la limite des frontières d'Etterbeek et de Woluwe-Saint-Pierre. Entre la rue Baron de Castro et les avenue Cdt. Lothaire et des Volontaires, le terrain accueille les promeneurs et les enfants qui aiment y jouer. Les riverains tiennent à cet espace d'1 hectare et 50 ares, résultat d'une généreuse donation. Ce n'est, à proprement parler, pas encore un parc: c'est le Paradis des Enfants. La commune y organise d'ailleurs un centre aéré, lieu d'animations et de garderies pour les petits pendant les congés. Dans trois ans, les quelques bâtiments du centre aéré seront réaménagés en locaux scolaires puisqu'une petite école y verra le jour. Son nom est déjà tout trouvé...

le parc et la petite structure du centre aéré, premier bâtiment de la future école à venir

Un peu plus loin, les étudiants de l'ULB et de la VUB ne foulent pas encore le futur campus et il n'y a plus un soldat à l'horizon. L'ancienne plaine des manoeuvres militaires située au bout de l'avenue des Volontaires accueille pour l'instant toutes sortes d'activités: essais d'aéromodélisme, compétitions sportives et même des courses de voitures !

 

Il n'est pas peut-être pas si fréquent pour une commune telle qu'Etterbeek de recevoir en donation un immense terrain. La condition de ce généreux leg était que l'espace devait profiter aux riverains du quartier et qu'il puisse devenir à terme un parc dédié aux promenades, aux flâneries voire aux jeux. Chose promise, chose due et en ce début des années 50, le terrain propose chemins et aires de jeux. Pas encore d'arbres, ceux-ci ne sont pas encore plantés. On construit un bâtiment fonctionnel qui accueille les écoliers de la commune en période de vacances. Lorsque les enfants s'amusent dans ce vaste espace, pour eux, c'est vraiment le paradis...

Enormément de terrains non bâtis dans le quartier plus ou moins proche de l'avenue des Volontaires.

Les paysages résidentiels de l'après-guerre vont finalement faire éclater la ville. L'urbanisme des nouvelles zones habitées est souvent discontinu et dispersé.

Constatons déjà les fameux "champignons" du parc. Un escalier extérieur est à remarquer au nord du bâtiment. Il disparaîtra à la fin des années 60, début des années 70.

 

La Belgique occupée retient son souffle. Après plusieurs années de guerre, la libération est toute proche. Le dimanche 3 septembre 1944, en fin de journée, la 2e armée britannique entre dans Bruxelles par l’avenue de Tervuren. Les libérateurs sont accueillis par des foules de Belges célébrant la libération de la capitale après l’occupation allemande.

Au sud de la commune d'Etterbeek, vers Woluwe-Saint-Pierre et Auderghem, les habitations des années d'avant-guerre jouxtent les terrains vagues, les zones cultivées et les champs.

 

Au sortir de la première guerre mondiale, la ville a gagné du terrain sur la campagne bruxelloise. La recherche de terrains à bon marché incite à construire de nouveaux quartiers aux marges rurales de la ville. De nouvelles rues et avenues sont pensées. Dans le quartier, une avenue courbe est tracée en 1931, elle portera le nom d'avenue Commandant Lothaire.

 

Remarque 1:

A partir de ce document, la carte n'est plus forcément orientée vers le nord.

Remarque 2:

La zone entourée en rouge indique à chaque fois à peu près l'endroit où se trouve le Paradis aujourd'hui.

 

Au fin fond d'Etterbeek, qui compte désormais près de 20 000 habitants, au-delà du Broebelaer et de la Chasse Royale, des boulevards nouveaux sont tracés. La chaussée de Wavre s'appellent encore la chaussée de Tervueren et un projet de 1899 prévoit d'élargir l'avenue de la Barrière. Elle deviendra l'avenue des Volontaires en 1917 et ne sera finalement élargie qu'en 1920.

 

La jeune Belgique est indépendante depuis presque 20 ans. Le Révolution et la proclamation d'indépendance de 1830 a fortement influencé le destin d'Etterbeek, notamment en matière d'approvisionnement d'eau (travaux aux bassins de la source du Broebelaer). En 1846, Etterbeek passe le cap des 3000 habitants. On dénombre 590 maisons et 284 enfants etterbeekois reçoivent l'instruction. L'agriculture occupe une partie importante du territoire mais on y trouve de plus en plus d'établissements industriels (blanchisseries, tanneries, moulins, briqueteries,...).

 

Période française. A Bruxelles, dans le département de la Dyle, la Bareeldreef est une route fort fréquentée à quelques kilomètres du centre d'Etterbeek. Elle mène au Bemel, hameau constitué d'une dizaine de petites maisons disposées autour d'une grande ferme, la Hof Ten Bemel.

 

La carte de Ferraris est une carte établie entre les années 1770 et 1778 par le Comte Joseph de Ferraris, directeur de l'école de mathématique du corps d'artillerie des Pays-Bas.

L'objet de notre intérêt - à savoir le territoire occupé par notre école - y apparaît bien entendu. Sachant que la carte de Ferraris est la première cartographie systématique et à grande échelle pour le territoire de la Belgique, il s'agit, dès lors, de la fin de notre voyage à la (re)découverte du Paradis.

Mêlant la grande Histoire à la petite histoire de l'école, faisant appel à la géographie, à la cartographie ou encore à l'analyse de la gestion des espaces partagés, ces articles constituent une somme de travail mais surtout d'informations qui - nous l'espérons, vraiment - ont su susciter votre intérêt.

Vous retrouverez ci-dessous diverses sources utilisées pour la rédaction des ces trois premiers articles.


Rendez-vous après les vacances pour le quatrième épisode de notre série.


 

Et n'oubliez pas, si vous avez des anecdotes, des photos ou même des vidéos liées au passé de notre école, n'hésitez pas à nous les faire parvenir à l'adresse suivante:

 
 

  • Bruxelles et sa banlieue, carte éditée par Alfred Castaigne (1900).

  • Plan général de Bruxelles et des communes suburbaines, Librairie Falk (1912).

  • Carte topographique de Bruxelles et de ses environs, Guillaume de Wautier (1810).

  • Carte topographique de Bruxelles et ses environs, E. Breugnot-Monborne (1825).

  • Plan de Bruxelles et de ses faubourgs, avec la liste alphabétique des voies publiques, Institut national de géographie (~1890).

  • Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire (~1890).

  • Atlas Ferraris, Tielt, Lannoo, septembre 2009.

  • Carte de Vandermaelen, 1846-1854.

  • Orthophotoplans de diverses années.

  • FRANCIS, J., CABRERA, J.,La Chanson des rues d'Etterbeek, préface de Léon Defosset, 1976.

  • FRANCIS, J., CABRERA, J.,La Chanson des rues de Woluwe-Saint-Pierre, préface de François Persoons, 1975.

  • MEIRE, R. J., Histoire d'Etterbeek, Musin, Bruxelles, 1981.

  • DESSOUROUX, Ch., Espaces partagés, espaces disputés. Bruxelles, une capitale et ses habitants, CIRHIBRU - ULB, 2008.




















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